Viktor Emil FRANKL est né à Vienne en Autriche en 1905. Très tôt, il fût passionné par la philosophie et la psychologie. Il eut d’ailleurs la chance de correspondre avec Sigmund Freud à qui il communiqua ses essais. Il le rencontrera aussi plus tard vers 1925 lorsqu’il étudira la médecine. Sa première conférence en 1921 portait sur le thème du « sens de la vie ». Elle sera à l’origine de la nouvelle thérapie appelée « Logothérapie » (Existenzanalyse) qu’il créera plus tard. Il insistera notamment sur la prise en compte pour soigner les malades de la dimension spirituelle de la personne et du besoin essentiel de valeurs et de « sens » dans la vie. Cette thérapie met l’accent sur l’importance du sens que peut donner un patient à sa vie. Trouver un sens à la vie est de la responsabilité du patient lui-même. L’idée est d’amener le patient à trouver par lui-même ses propres aspirations. Ainsi, le sens qu’il donne à sa vie correspondra à ses valeurs, choix et compétences et redonnera de l’estime de soi qui souvent fait défaut.
Dans les années trente, il étudia la neurologie et eut la responsabilité de prendre en charge le service « des femmes suicidaires » à l’hôpital psychiatrique de Vienne. Il se distinguera d’ailleurs, durant la période nazie, en refusant les ordres émanant du pouvoir (nazi) d’euthanasier les malades mentaux. Pour cela il falsifiera les examens médicaux de ses patients. En tant que juif, il n’eut le droit de ne s’occuper que de patients juifs et n’eut plus le droit de publier ses livres en Autriche. Ce qu’il fit quand même en se rendant occasionnellement en Suisse.
Source : photo Prof. Dr. Franz Vesely, Common Wikimedia
En 1942, il fût déporté avec sa famille dans le camp de concentration de Theresienstadt pour finir à Auschwitz en 1944. Son manuscrit « soin de l’âme par le médecin » lui fût confisqué. Il entreprit de réécrire ses notes en sténo sur des formulaires SS et un bout de crayon volés. C’est durant cette période sombre qu’il fera une découverte cruciale. Il observera avec étonnement que les premiers à mourir dans les camps n’étaient pas forcément les plus faibles. En effet, les plus robustes, qui étaient capables d’assurer physiquement dans des conditions inhumaines, résistaient moins longtemps que ceux qui paraissaient plus faibles au premier abord. Cela l’amena à la déduction que les plus fragiles avaient développé une vie intérieure qui donnait de la force à l’espoir et à la question du sens de la vie. Il dira même qu’à certains moments, il sentait que ses compagnons allaient mourir, simplement en percevant qu’ils avaient abandonné la lutte et que l’espoir et le sens de la vie les avaient quittés. La mort se voyait déjà dans leurs regards. Cette observation lui permit de forger sa théorie du sens de la vie qu’il appellera plus tard Logothérapie (logos en grec = sens ou esprit). A sa sortie il écrira en 9 jours son livre connu en français sous le titre de « Découvrir un sens à sa vie » et qui sera vendu par la suite à des millions d’exemplaires.
En 1945, il eût la chance d’être libéré. Toutefois ce ne fût pas le cas de sa famille qui fût exterminée et de sa femme qui mourût d’épuisement peu après. Il continua sa vie en tant que directeur de la polyclinique de Vienne. Il obtint également un doctorat de philosophie et donna des cours à l’Université de Vienne. Il écrira également de nombreux livres (32). Aujourd’hui, la Logothérapie est représentée par plus de 30 associations et centres dans plus de 30 pays.
Viktor FRANKL cherchera toute sa vie à aider la psychanalyse à s’ouvrir sur d’autres horizons. Il considérait en effet l’Homme comme un « Tout » constitué d’un « aspect » physique, psychique et spirituel. Pour lui, il y avait clairement chez l’être humain une volonté de sens. L’on ne souffre pas uniquement de frustrations sexuelles comme l’indiquait Freud, ou de complexes d’infériorité comme le soulignait Adler mais également d’un « vide existentiel ». La névrose (troubles psychiques) est, toujours d’après lui, le révélateur d’un être frustré de « sens ». La plénitude de « sens » est l’exigence fondamentale de l’Homme. L’épanouissement sexuel ou la valorisation de soi ne serait qu’un moyen de remplacer le manque de sens dans la vie.
Source : à gauche, Sigmund Freud et à droite Alfred Adler, Common Wikimedia
La quête du sens de la vie prend tout son sens lorsqu’on éprouve des difficultés à faire le point sur sa vie, après un choc émotionnel (rupture, accident, deuil…) ou en cas de mal-être quotidien (dépression, tendance suicidaires…).
Trouver un sens à sa vie peut débuter par une mise en lumière de ses passions, ses talents ou compétences particulières ! On a tous un talent qui mérite d'être développé ou mis en avant !
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Sources : Le livre Découvrir un sens à sa vie, Viktor E. Frankl, et les sites internet Wikipedia.org, logotherapie.fr.
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