Peur, phobie, anxiété, attaque de panique et agoraphobie



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1- Généralités sur la peur et la phobie

La peur assure notre survie

 

La peur est une émotion fondamentale chez l'être humain. Elle occupe effectivement une place importante dans le registre des émotions au même titre que la joie, la tristesse ou la colère. Dans le cas de la peur, elle assure même notre survie. En effet, une peur légère face à une situation nouvelle ou inconnue permet d'être prudent et d'évaluer la situation dans un premier temps . Ensuite, s'il n'y a pas de danger, nous finissons par abandonner notre vigilance .

peur panique
Source Pixabay

 

La peur est une émotion dont l'objectif est de mobiliser le système de défense de notre corps et ainsi permettre d'assurer notre survie. En effet, la perception d'un danger provoque une réponse qui est la peur. Elle nous oblige alors à la vigilance et à la prise de conscience de ce danger, de cette menace.

 

Toutes les situations ne sont bien sûr pas comparables. Les contextes qui engendrent la peur peuvent nous la faire aimer ou finir par nous la faire redouter. Des gens peuvent d'ailleurs la choisir, ne pas la craindre et même l'apprécier. Cela peut être le cas lorsque vous montez sur un manège à sensation ou lorsque vous regardez un film d'épouvante.

 

 

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angoisse et crise de panique

à gauche : Pixabay
à droite : Harald Bischoff, Common Wikimedia


Nos 3 manières de répondre à la peur

 

Face à la peur, on observe 3 réponses possibles: l'effroi, le combat et la fuite. La fuite est de loin la plus fréquente.

 

  • Lorsque la réaction est de l'effroi, les personnes se figent sur place et restent immobiles, muettes. Ce comportement ressemble typiquement à celui d'un animal qui s'immobilise dans sa course. Les victimes d'agression se sentent d'ailleurs souvent coupables de ne pas avoir pu réagir alors qu'en fait, elles n'ont pas eu vraiment le choix. Leur système nerveux a réagi ainsi, automatiquement, à tort ou à raison, pour assurer leur survie.
  • Le second type de réaction consiste à combattre. Chez l'être humain, certains combattent plutôt que de fuir. Cette réaction est parfois productive mais des fois aussi, une prise de risque inutile.
  • La dernière façon de réagir, qui est la plus couramment observée, est celle d'un individu qui sursaute, crie et s'enfuit. Ces réactions d'alarme très anciennes se sont développées tout au long de l'évolution afin d'assurer la survie des êtres vivants. De tout temps, la réponse d'alarme a toujours cherché à nous protéger ou à assurer notre survie. Bien que désagréable, elle constitue une réaction totalement inoffensive et elle tient le rôle de garde du corps. Grâce à cette réponse d'alarme, notre corps effectue des changements physiologiques et psychologiques extrêmement rapides pour faire face à la situation avec un maximum d'efficacité.
Attaque de panique
Source Pixabay

La phobie est une peur irrationnelle

 

Le problème commence lorsque la peur présente une nature phobique. C'est lorsque l'on éprouve une peur irrationnelle face à une situation objectivement non dangereuse. Pour l'individu atteint de phobie, sa peur ne peut ni s'expliquer ni se raisonner. En effet, elle est une réponse émotionnelle automatique qui échappe à sa volonté et qui le conduit souvent jusqu'à l'évitement de la situation redoutée. Alors que la peur joue un rôle essentiel pour sa survie, la phobie constitue une réaction inadaptée qui va nuire à son fonctionnement dans la vie. Elle peut finir par être à l'origine d'une détresse psychologique vraiment importante. De plus, le phobique n'arrive plus à contrôler son comportement d'évitement (éviter la situation ou l'objet qui fait peur). Souvent la réaction de peur intense peut même être déclenchée par le seul fait d'imaginer la situation redoutée ou d'être en présence de l'objet craint. La phobie peut même déclencher une attaque de panique (crise d'angoisse) si la peur est très intense.

 

Les phobiques peuvent souffrir du manque de compréhension de leur entourage, ce qui complique alors la situation. Ils ont souvent hontes de leur phobie et vont fréquemment essayer de la cacher le plus longtemps possible. Quand ils ne peuvent plus la dissimuler, ils se plaignent souvent des symptômes physiques déclenchés par la peur, comme un mal de tête, de la fatigue ou une diarrhée, plutôt que de parler de leurs émotions de peur. Cette attitude ne contribue qu'à plonger la personne un peu plus profondément dans l'isolement et la détresse.

 

Les 3 différents types de phobie :

 

-La phobie spécifique. Ce type de phobie est déclenché par un objet précis (insecte, animal...) ou une situation spécifique (orages, ascenseurs...). Voici quelques exemples de phobies spécifiques : peur des serpents, peur en avion, peur de l'eau, peur à la vue du sang, peur des ponts, peur de mal avaler (peur d'étouffer), peur des lieux clos... Bref, les objets ou situations pouvant générer une phobie sont sans limite.

 

-La phobie sociale. Elle se définit par une peur irrationnelle persistante et intense d'être exposé à l'observation d'autrui et cela par crainte d'être humilié ou jugé négativement. Les phobiques sociaux peuvent vivre des attaques de panique, mais ils craignent surtout le fait d'être observés en train de paniquer plutôt que les conséquences des symptômes physiques liés aux attaques de panique.

 

-L'agoraphobie se définit par l'anxiété de se retrouver dans des endroits ou des situations d'où il pourrait être difficile (ou gênant) de s'échapper ou dans lesquelles on pourrait ne pas trouver de secours en cas d'attaque de panique. Elle se caractérise par la crainte ou l'évitement de situations précises comme par exemple être en dehors de son domicile, dans une file d'attente, dans un autobus...

Source : d'après le livre "La peur d'avoir peur" de André Marchand et Andrée Letarte

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Commentaires: 2
  • #2

    Réponse de Devenir-Zen à Micael (mercredi, 30 janvier 2019 09:01)

    Bonjour Micael,
    Savez-vous qu'en Inde, traditionnellement, lorsqu'une personne atteint les 60 ans, elle se doit de mettre un terme à sa vie social (sa vie d'avant) pour se consacrer à sa vie intérieure, à Dieu. Est-ce-que vos activités sociales vous sont nécessaires, vous manquent-elles ou vous vous faites souffrir uniquement par "obligation", du fait de la pression sociale ? "Toutes situations est une épreuve que j'affronte par obligation mais qui me détruise à l'intérieur et m'épuise physiquement". A 60 ans, vous avez tout à fait le droit de vivre votre vie comme vous l'entendez, voire vivre reclus chez vous si cela vous rend heureux. La vie en société vous rend mal à l'aise, ne vous épanouie pas, ne vous correspond pas alors pourquoi persister ? Cela n'est peut-être simplement pas pour vous. Soit vous souhaitez vraiment vous lancer de tels défis parce que vous pensez que c'est ce qu'il vous faut ou alors écoutez enfin votre "âme d'ermite". Et ce que pensent les autres, je pense qu'on s'en fout, surtout à 60 ans !

  • #1

    micael (mercredi, 23 janvier 2019 11:57)

    Bonjour
    Dans les épreuves de la vie, depuis l'enfance, je suppose que j'ai vécu des traumatismes qui m'ont rendu agoraphobe et "phobique" social au fil des années, bientôt 60 ans.
    Je n'arrive pas à en sortir. Toutes situations est une épreuve que j'affronte par obligation mais qui me détruise à l'intérieur et m'épuise physiquement.
    Comment en sortir ?
    Cordialement.