La Naturopathie et le concept d’encrassement des émonctoires



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Le concept d’encrassement des émonctoires (ou humeurs) est un des concepts fondamentaux de la Naturopathie (humorisme). Quand nous parlons des humeurs en naturopathie, ce sont les liquides biologiques humains présents dans notre organisme (sang et lymphe principalement).

 

D’une importance capitale en Naturopathie, le nettoyage de notre organisme (le terrain) est une des règles de base de notre hygiène de vie. Les deux autres règles ou concepts fondamentaux à considérer sont le causalisme et le vitalisme.

 

le causalisme = la recherche d’une cause profonde et interne d’une maladie qui peut être physique, psychosomatique ou spirituelle.

 

le vitalisme = le principe de l’énergie vitale ou force qui permet au corps de maintenir un bon niveau de fonctionnement et de bien-être voire de se soigner par lui-même.

 

Leonardo Da Vinci


Qu’est-ce qu’un émonctoire ?

 

Les émonctoires sont les filtres de nos humeurs (sang et lymphe). Ils sont 4 et communiquent entre eux par le biais de ces liquides.

 

Nos 4 émonctoires

  • La peau
  • Les reins (avec le système urinaire)
  • Le couple foie/intestins (on parle aussi de trio foie/vésicule biliaire/intestins)
  • Les poumons (avec les voies ORL)

Il est souvent fait mention de 5 émonctoires si l’on parle du foie et des intestins séparément. Dans cet article, nous considérons que le foie et les intestins travaillent en duo.

 

Il existe également 4 autres émonctoires secondaires moins importants que nous n’aborderons pas.

  • les glandes salivaires
  • l'utérus
  • les glandes lacrymales
  • les amygdales

Des organes pour éliminer les déchets

Un émonctoire est un organe destiné à l'élimination des déchets du corps. Il est capable d’éliminer, de faire sortir des substances vers l’extérieur de notre corps. Il s’agit donc d’une porte de sortie du corps des toxines et des déchets.

 

 

La peau = élimine par la sueur et le sébum

Les reins = éliminent avec l'urine

Le couple foie/intestins = évacue avec la bile et les selles

Les poumons = évacuent les gaz, glaires et crachats

 


 

Les anciens avaient l'habitude de faire des cures par les plantes pour drainer le foie, les reins, les intestins...C'était une habitude bien plus naturelle et instinctive qu'aujourd'hui ! N’oublions pas que cette pratique se faisait régulièrement dans nos campagnes par nos anciens et qu’elle est encore bien d’actualité dans d’autres cultures. C'est dommage car nous vivons aujourd’hui dans un milieu bien plus pollué et nous avons souvent une alimentation plus transformée (industrielle).

 

La preuve du fonctionnement de ces émonctoires nous apparaît plus clairement quand le corps réagit en cas d’infection : le rejet des « nuisibles » se fait par la peau (acné, eczéma), par les voies respiratoires (nez qui coule, toux), ou encore par les voies digestives (vomissements, diarrhée).

 

Le couple foie-intestin et les reins sont les 2 "sorties" normales. Si toutefois celles-ci ne suffisent plus à prendre en charge l'élimination (car saturées), alors les poumons et la peau vont prendre le relais.

 

Lorsque ces organes « émonctoires » travaillent tous normalement et que la production et l’apport des toxines ne sont pas trop élevés, l’organisme (le terrain) reste propre. Les cellules peuvent fonctionner correctement car les toxines sont éliminées au fur et à mesure de leur arrivée.

 

Comme évoqué précédemment, une élimination volontaire des toxines se fait par des drainages (cure). Un drainage consiste à stimuler le travail des différents organes «émonctoires» dont dispose le corps afin d’intensifier le filtrage des toxines hors du sang et leur élimination vers l’extérieur. La stimulation des émonctoires peut se faire par divers moyens appelés « draineurs » (aliments, plantes médicinales, massage, hydrothérapie…) qui ont la faculté d’intensifier l’élimination par un émonctoire. Après un bon drainage, les organes peuvent à nouveau fonctionner correctement car ils ne sont plus encombrés de toxines.

 

On ne stimule pas les 4 émonctoires en même temps car cela disperserait trop les forces du corps et épuiserait l’organisme. Ainsi, on se concentre généralement sur un ou deux organes « émonctoires ». Ces organes sont choisis en fonction de leur particularité propre. En cas de constipation par exemple, on stimule alors en priorité les intestins. Sinon, on commence avec les émonctoires principaux, à savoir le foie et les reins, pour passer ensuite aux autres.

 

Il est important de noter que l’exercice physique joue un rôle indéniable dans ce processus en permettant aux tissus de se libérer des toxines. En effet, l’absence d’exercices physiques et la sédentarité encrassent notre organisme. L’immobilité du corps induit un fonctionnement de l’organisme au ralenti qui se régénère moins bien.

 

Les humeurs en Naturopathie

 

Nous avons vu que la naturopathie repose en grande partie sur le concept d’encrassement des humeurs, ces liquides du corps humain dans lesquels nagent nos cellules. Ce sont elles qui assurent le transport de l’oxygène et des nutriments jusqu’aux cellules. Mais elles récupèrent également les déchets et les éléments fabriqués par l’organisme tels que les enzymes, les hormones, les neurotransmetteurs…

 

En Naturopathie, la maladie est vue comme un problème d’encrassement des principales humeurs: le sang et la lymphe. Et c’est grâce à nos 4 émonctoires que l’ensemble de nos déchets est évacué: la peau, les reins, les poumons, le duo intestins-foie.

 

Les petits déchets sont éliminés directement en passant par le sang pour atteindre les émonctoires.

 

Les déchets de taille moyenne vont d’abord circuler dans la lymphe pour atteindre les ganglions lymphatiques. Les ganglions contiennent les éléments du système immunitaire nécessaires pour lutter contre les substances toxiques (déchets, bactéries, virus) et réduire ces déchets en éléments plus petits. Ainsi ces déchets pourront aussi passer dans le sang et être éliminés à leur tour.

 

Les déchets encore plus gros souvent issus de molécules chimiques non naturelles comme les résidus de médicaments, les pesticides, les perturbateurs endocriniens, les métaux lourds… sont en général stockés dans les cellules adipeuses. L’organisme peine à les éliminer et c’est finalement le foie par la suite qui sera sursollicité pour réduire la taille de ces déchets.

 

Lorsque les déchets s’accumulent dans le sang et la lymphe, cela provoque un épaississement de ces liquides. Ils circulent alors plus lentement et desservent moins bien les cellules en nutriments, en oxygène et autres éléments nécessaires à un fonctionnement optimal du corps. Ce ralentissement peut se ressentir par une fatigue générale. Les déchets finissent tout de même par être éliminés, mais par un autre émonctoire qui devient l’émonctoire-filtre de secours. Cet émonctoire de secours peut lui aussi être vite saturé du fait de l’élimination de ses propres déchets et de ceux qui ont été déviés (on parle alors de surcharge). Des symptômes peuvent alors apparaître (en relation avec cet émonctoire de secours).

 

Les 4 types d’humeurs sont :

  • les sang et son plasma
  • la lymphe intracellulaire (cytoplasme, dans les cellules)
  • la lymphe extracellulaire interstitielle (entre les cellules)
  • la lymphe canalisée dans les vaisseaux lymphatiques

 


 

La qualité de nos humeurs définit la qualité de notre santé et de notre vitalité. En effet, la lymphe étant à la fois le garant du transport des nutriments et le récupérateur des déchets, plus son action est efficace et de qualité, plus les cellules sont saines, bien nourries et débarrassées de leurs déchets !

 

Pour rappel, les déchets proviennent de l’alimentation (tout ce que l’on ingère), de la respiration et de l’activité des cellules.

 

Les deux grands types de déchets du corps humains

 

Les substances "cristalloïdales" (sels en solution) et les substances "mucosiques" appelées aussi colles (mucus, liquides visqueux ou gélatineux) sont les deux types de déchets récupérés par les humeurs.

 

Les substances cristalloïdales et les substances acides

Les cristaux sont des déchets durs, solubles dans les liquides et évacués par :

  • les reins (l’urine)
  • la peau avec les glandes sudoripares (la sueur sous forme de sel)
  • les poumons (dans une moindre mesure)

 


 

Ces déchets proviennent essentiellement de la digestion avec notamment les grands pourvoyeurs d’acides (les aliments raffinés comme le sucre et les céréales… et les aliments riches en protéines comme la viande, les produits laitiers, le poisson, les légumineuses, les oeufs…).

 

Lors d’un dysfonctionnement de notre organisme ou dans le cas d’une alimentation déséquilibrée, l’élimination de ce type de déchets devient difficile. Ces cristaux s’accumulent et peuvent alors ressortir (parfois douloureusement) sous différentes formes comme : calcul, rhumatismes, eczéma sec, névrite, cystite, sciatique… L'excès de ce type de déchets entraineraient des pathologies en "ose" (arthrose, cirrhose, dermatose...) avec des inflammations, des lésions et des affections douloureuses.

 

Remarques : les calculs rénaux sont en général formés de cristaux d’oxalate de calcium et/ou de phosphate de calcium. Les calculs biliaires sont eux formés de cristaux de cholestérol. Les cristaux d’urate peuvent eux provoquer une inflammation des articulations (crise de goutte) ou des calculs urinaires.

 

L’eau est éliminée par l’urine bien sûr mais aussi par les intestins, les glandes sudoripares via la sueur (surtout les aisselles) et les poumons via la vapeur d’eau. Dans le cas de la peau, l'excès de cristaux pourraient être à l'origine d'eczéma sec, de psoriasis, d'acné et de peau sèche.

 

Les substances mucosiques (ou colles)

Les colles sont des déchets collants (glaires), gras et sont non solubles dans les liquides (crachats, suintements, mucus). On parle aussi de substances colloïdales.


 

Les colles sont issues de résidus de cellules mortes, d’une alimentation trop riche en céréales (pain, pâtes…), en corps gras (beurre, huile…) et en produits chimiques (pesticides ou médicaments). Elles peuvent également résulter d’une flore intestinale perturbée et/ou d’un blocage du foie (lié au stress, à l’hérédité, à l’alcool).

 

Les lipides sanguins avec notamment le mauvais cholestérol et les triglycérides peuvent aussi être considérés comme des colles. Ils finissent par coller aux parois des artères (en formant des athéromes) et peuvent finir par bloquer la circulation sanguine. La présence de ces lipides dans l’organisme à un taux élevé est une manifestation d’un état de surcharge de l’organisme et pourra déboucher sur des problèmes de santé à terme (maladies cardio-vasculaires par exemple).

 

Les colles sont éliminées continuellement par :

  • le foie via la bile
  • les intestins via les selles
  • les poumons (avec les voies ORL) via les crachats, le mucus, les glaires (avec la poussière par ex.) et sous forme gazeuse (alcool par ex.)
  • la peau avec les glandes sébacées via le sébum

 

Toutefois si ces colles s’accumulent, elles sont alors extériorisées :

 

--> par des écoulements du nez ou des bronches (rhumes, sinusites, bronchites…)

--> à travers la peau en formant des boutons acnéiques, de l’eczéma suintant, une peau grasse…

 

Cette fonction d’évacuation est normale mais on parle d’encrassement lorsque les humeurs sont surchargées de déchets. Cette surcharge rend alors les humeurs plus épaisses, ce qui ralentit leur circulation voire bloque la fonction d’évacuation. Les cellules sont alors moins bien nourries avec des risques de carences nutritives et l’on peut voir des symptômes ou des affections dus au rejet ralenti des déchets. Les maladies provoquées par des colles trop abondantes se manifestent par des écoulements souvent sans douleur (sinusites, eczéma, asthme, bronchites, pertes vaginales, acné, diarrhées). L'excès de ce type de déchets entraineraient des pathologies en "ite" (arthrite, sinusite, gastrite, tendinite...) avec des congestions, non inflammatoires et des affections peu douloureuses.

 

L’utérus (et le vagin) est un cas particulier. Il est à la fois un émonctoire cyclique s’auto-nettoyant lors des menstruations mais aussi une porte de sortie pour les colles via les leucorrhées.

 

Remarque : les fibres et les déchets alimentaires sont éliminés par les intestins. La constipation peut entrainer une accumulation de toxines dans les intestins. Une bonne mastication et la consommation de fibres peuvent considérablement aider à un transit normal !

 

Autre remarque : une alimentation trop riche génère beaucoup de déchets. Cela peut paradoxalement engendrer des carences par l’accumulation de déchets. Les processus demandent plus d’efforts à l’organisme et plus de temps.

 

Pour en savoir plus sur les 4 émonctoires : la peau, les reins, le duo foie-intestins et les poumons, cliquez sur la page suivante.

Source :

E-learning, formation en naturopathie.
Me Former, formation en naturopathie.

Divers sites internet.

 


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