Tai Chi Chuan style Yang


Chen Man Ching

 

Cheng Man Ching (Zhen Manqing) est né en 1901 à Yongjia en Chine sous la dynastie Qing. Il était considéré comme un grand maître de Tai Chi Chuan. Mais, cela ne s’arrêtait pas là. Il était également reconnu pour sa grande connaissance de la Médecine Traditionnelle Chinoise et ses talents dans les domaines de la Calligraphie, de la Peinture et de la Poésie. En Chine, il a d’ailleurs reçu le titre honorifique de « maître des 5 excellences ».

 

Cheng Man Ching est né dix ans avant la création de la République de Chine.  Son père décéda  lorsqu'il ne fût encore qu’un jeune enfant. C’est auprès de sa mère qu’il apprit la Poésie et la Calligraphie. Sa mère détecta rapidement son don particulier de mémorisation exceptionnelle en un simple coup d’œil. Mais, à l’âge de 9 ans, il reçut par accident une brique sur la tête qui lui valut 2 jours de coma et la perte de cette prodigieuse mémoire.

 

Sa convalescence fût longue. Au bout de 3 ans, son état de santé s’améliora enfin et il put dévoiler au grand jour son talent pour la Peinture. C’est d’ailleurs ce talent qui lui permit de faire vivre sa famille et de pouvoir ainsi continuer à aiguiser sa pratique de la Peinture. Plus tard, vers 18 ans, il se fit à nouveau remarquer après la publication de poèmes qu’il écrivit avec des amis. Cette association fructueuse lui permit d’enseigner la Poésie à l’Université et d’obtenir à 24 ans le poste de directeur du département « peinture chinoise » à l’Ecole d’Art Plastique de Shanghai. Par la suite, il créa même avec d’autres amis un Collège de Culture et d’Arts Chinois.

 

Peinture et calligraphie

A 30 ans, Cheng décida de partir en voyage et de changer de province en Chine. Il voulut notamment étudier en profondeur la sagesse chinoise et les grands classiques. Sa meilleure compréhension du Tao lui permit alors de magnifier et purifier encore son talent pour la Peinture et la Poésie. En 1949, il s’exila à Taiwan comme de nombreux intellectuels (coup d’état contre Mao Ze Tong) et il fonda avec d’autres artistes la Société des Beaux-Arts de la République de Chine à Taiwan. Pendant plus de 25 ans, il impressionna le monde lors d’expositions dont certaines à Paris et New-York.

 


Médecine Traditionnelle Chinoise

 

A l’âge de 25 ans, Cheng devint également le disciple d’un célèbre praticien en Médecine Traditionnelle Chinoise qui le pressentit comme son probable successeur et à qui il pourrait transmettre son savoir. Il est vrai que dans sa jeunesse, Cheng fût souvent malade. Sa mère connaissait bien les plantes médicinales et il lui arrivait de l’accompagner pour la cueillette. Cheng était déjà très pris par sa passion pour la Poésie et la Peinture mais face à l’insistance du médecin, il accepta finalement de le suivre. Cheng s’imprégna de la Médecine Traditionnelle Chinoise et étudia également la gynécologie, l’obstétrique et l’orthopédie. Sa bonne réputation en tant que médecin se propagea alors rapidement. Toujours avec des amis, il fonda notamment une Association de Médecine Chinoise. Cela afin de lutter contre la disparition, souhaitée par certains, de la Médecine Traditionnelle et de la pharmacopée. Au contraire, grâce à cette association, la Médecine Chinoise se renforça et il fût ainsi élu président de l’association. Par la suite, il fût récompensé en étant élu Représentant National de la communauté de médecine chinoise.

 

Tai Chi Chuan

 

Dès son plus jeune âge, Cheng Man Ching fût initié à la méditation taoïste. Vers la vingtaine, il s’intéressa également à la pratique des arts martiaux. Atteint de tuberculose qui est une grave maladie pulmonaire, Cheng décida de pratiquer assidûment le Tai Chi Chuan pour se guérir. Tout comme Yang Chen Fu, son maître en Tai Chi Chuan, Cheng était persuadé que la Tai Chi Chuan peut avoir une réelle influence sur la santé. Et dans son cas, sa pratique lui permit vraisemblablement de guérir. A noter que le Tai Chi Chuan utilise les mêmes principes énergétiques que le Gi Gong tout en s’inscrivant dans une discipline d’auto-défense.

Yang Chen Fu, Common Wikimedia
Yang Chen Fu, Common Wikimedia

A cette époque, certains grands maîtres de Tai Chi Chuan cherchaient à transformer leur Art transmis par leurs aïeux en une technique de santé accessible au plus grand nombre. Il s’agissait d’apporter une meilleure santé au peuple chinois (mais aussi de faire renaître le sentiment national face aux occidentaux et aux japonais). Le Tai Chi est donc passé progressivement d’une technique martiale secrète et jalousement gardée à une technique de santé ouverte à tous. C’est d’ailleurs Yang Chen Fu (1883-1936) qui fût l'un des premiers à choisir de diffuser plus largement le Tai Chi Chuan et notamment de le sortir des cercles familiaux. La forme longue (108 mouvements) qu’il perfectionna est considérée comme l’ossature du style Yang.

 

"Le calme est le maître de du mouvement" d'après le Livre de la Voie et de la Vertu.


Source : Anna Frodesiak, Common Wikimedia
Source : Anna Frodesiak, Common Wikimedia

Un maître en Tai Chi Chuan

Cheng Man Ching su aussi démontrer, à maintes reprises, l’efficacité martiale du Tai Chi Chuan. Dès l’âge de 32 ans, Cheng fût chargé d’enseigner le Tai Chi Chuan à l’académie militaire centrale dans le Sichuan. Quatre années plus tard, il occupait le poste de Directeur des arts martiaux de la province du Hunan, particulièrement célèbre pour ses arts martiaux. Poste qui n’était pas de tout repos car il devait prouver et mettre à l’épreuve son efficacité martiale pour montrer qu’il en était digne. Plus tard, il eût l’occasion de faire des démonstrations « éclatantes » avec des membres de l’armée britannique et américaine.


 

C’est en 1949, lorsqu’il fût en exil, qu’il fonda sa première école de Tai Chi Chuan à Taiwan « le juste rythme ». En 1964, il déménaga avec sa famille à New-York. Il fit une démonstration remarquée de Tai Chi Chuan devant les membres de l’Assemblée au siège de l’ONU à New-York. Cela le décida à créer, un an plus tard, une école à New York ouverte à tous. Il fût l’un des pionniers qui permit aux occidentaux de découvrir publiquement cet art jadis caché. Par la suite, il écrivit un second ouvrage sur la forme au 37 pas. Il s’agissait d’un manuel d’apprentissage enrichi par son expérience avec ses étudiants. La forme au 37 pas de Cheng fût une des formes les plus répandues au monde avant qu'arrivent, notamment en occident,  la forme 24 dite de Pékin (Beijing) et la petite forme en 13 mouvements.


Il resta aux USA jusqu’en 1974. Il profita de ses dix dernières années pour voyager avec son épouse. Il mourût en mars 1975 peu après avoir publié un dernier livre « Yi Chuan » (commentaires sur le Tao Te King de Lao Tseu). Les funérailles de ce « grand homme » furent nationales et son enseignement en Tai Chi ou en Peinture rayonne encore aujourd’hui de par le monde. Cheng Man Ching est reconnu officiellement dans l’histoire du Tai Chi Chuan. Il disait d’ailleurs que le Tai Chi était la discipline qui lui apportait le plus de joie.

 

Ses proches et ses amis disaient de lui qu’il avait l’allure d’un gentleman distingué avec un air cultivé. Honnête, intègre et toujours fidèle à une droite ligne de conduite, il ne faisait que peu de compromis avec lui-même.

Sources de l'article :

www.federation-chengmanching.fr

www.aufildesoi.org

www.lavoiedutaichi.jimdo.com

www.les37pas.com

www.taichitortue.com

www.lecercledesnuages.com

www.shen-long.net

www.therapeutesmagazine.com (traduction de www.draxe.com et www.ncbi.nlm.nih.gov)


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