Collège, Lycée et culture adolescente


Les années collège et lycée

Source Pixabay
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Les années collège et lycée vont avoir un impact important sur la construction identitaire de l’ado. La pression scolaire et familiale en ce qui concerne la réussite scolaire est souvent forte. L’ado perçoit cette pression comme un contrôle social qui empêche son souhait d’autonomie. A cela peuvent se rajouter le climat scolaire de la classe, de l’établissement et de ses pairs qui influent aussi sur la motivation et l’engagement de l’ado.

 

Depuis que le chômage et la crise économique ont pointé le bout de leur nez, la réussite scolaire est clairement devenue la condition de la réussite sociale pour les parents. Cela peut d’ailleurs devenir une véritable obsession pour eux sachant que c’est à l’école que se joue alors le destin social de leur ado. Les enseignants mettent aussi beaucoup de pression sur les élèves avec un objectif de réussite.

 

Notre système éducatif étant très hiérarchique, les notes obtenues et les évaluations sont centrales ainsi que le choix d’une orientation. Cette quête de réussite scolaire hiérarchise les élèves qui sont ainsi comparés les uns aux autres. Le système scolaire peut donc être vécu par un ado comme un système de classement et de répartition des individus, système dans lequel il vaut mieux être un bon élève qu’un mauvais.

 

Au sein de la famille, la réussite scolaire est favorisée par une prise en compte de l’ado en tant que personne avec un soutien affectif et un contrôle souple de ses activités scolaires. Parfois, ce contrôle et suivi scolaire peuvent être perçus par un ado comme une atteinte à son autonomie et engendrer encore plus de pression scolaire. Alors qu’un autre ado ne se formalisera même pas jugeant que ses parents n’ont de toute façon pas les compétences suffisantes pour l’aider dans ses travaux scolaires. Il faut bien souvent que l’engagement fort des parents soit également associé à une compétence des parents reconnue par l’ado pour que cela favorise un sentiment d’efficacité et d’utilité.

 

Inutile de préciser que lorsque les parents veillent sur les devoirs de leur ado, celui-ci ressent cette angoisse latente « de réussite scolaire » qui prédomine chez les parents. Cela ne créer pas toujours un climat de détente et de confiance propice à la réussite. Plus encore si les parents ont des attentes élevées concernant leur ado et cela notamment dans les classes populaires.

 

La pression que ressent l’ado peut encore s’amplifier s’il éprouve de la difficulté à s’autoriser à « être » le changement dans sa famille, celui qui réussit et qui est alors différent. Il peut aussi se sentir fortement assigné à une mission qui est celle de la réussite, de ne pas reproduire la situation parentale. Un peu comme s’il se sentait obligé de réparer l’histoire familiale qui se répète (arrêt des études, chômage, échec scolaire…). Pour terminer, un ado « bon élève » peut aussi souffrir du fait que sa réussite scolaire soit trop mise en avant ou qu’il soit trop admiré, valorisé. Il pourrait alors préférer faire profil bas ou ne rien faire plutôt que d’avoir le sentiment insupportable de risquer de décevoir en échouant.

 

La culture adolescente

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Les groupes d’amis adolescents cultivent des valeurs différentes que celles transmises par les parents. Les centres d’intérêts, les valeurs communes, les codes vestimentaires, la musique, les marques, le langage « jeune » par exemple font partie de la culture ado. Adopter la culture ado c’est une manière de prendre ses distances avec la famille.

 

Le marketing l’a bien compris et il vend aujourd’hui une culture ado avec des codes d’identification pour les jeunes. Il fait croire aux jeunes (même avant la puberté) qu’être soi c’est d’abord être comme les autres. Et l’ado fait beaucoup d’efforts pour ne pas se sentir exclu de cette culture. Car être conforme aux autres, c’est être reconnu, accepté et bien intégré. Bref, adhérer à la culture ado est un gage de sécurité. Cela d’autant plus que l’ado en quête de soi, en étant comme les autres,  a l’impression de savoir qui il est. Cela permet aussi de parler de « nous » qui sommes forts au lieu de « je » qui est seul et perdu (l’union fait la force). Cette culture ado souvent loin de la culture familiale permet de s’émanciper des « habitudes » familiales et de prendre de la distance (processus de séparation).

 

L’apparence vestimentaire est un moyen d’émancipation pour l’adolescent mais aussi un moyen d’être reconnu par ses pairs. L’ado choisit sa marque pour se démarquer des adultes, pour afficher sa nouvelle appartenance en choisissant son style, sa marque et enfin pour sortir de l’emprise parentale. A chacun son style, sa marque et donc son « camp ». La marque a tendance à prendre le dessus sur le style et les jeunes choisissent aujourd’hui plus une marque qu’un style. C’est d’ailleurs les marques qui finissent par créer les styles des ados. Aujourd’hui, un enfant devient adolescent avant d’être pubère !

 

Cette identification des jeunes par la marque peut aussi créer une certaine forme de nouvelle dépendance. Choisir un style devient obligatoire. L’image de soi et l’apparence prédominent la culture ado et ne pas suivre ces codes d’identification peut mener à l’exclusion ou au ridicule.

Le marquage corporel (tatouage, piercing…) est également une forme d’identification pour un jeune. Le marquage corporel peut permettre à l’ado de se réapproprier un corps qui lui échappe, de se différencier, de jouer avec son identité. Il symbolise aussi le rite de passage (visible) de l’enfance à l’âge adulte. Le marquage corporel peut aussi dévoiler une forte volonté d’affirmation de soi voire une impasse identitaire si cela devient extrême.

 

Tous ces codes ou objets identitaires (films, musiques, séries télé…) qui permettent une forme de regroupement jouent un rôle dans le processus de socialisation des adolescents (quête identitaire, connaissance de soi, émancipation, individuation). Cette soumission de l’ado à ces codes identitaires est donc un premier pas vers le collectif et le vivre ensemble à condition qu’il n’en perde pas son identité (influence néfaste d’un groupe d’amis, emprise par les médias…).

Sources :

Le livre "Le développement de l’adolescent, l’adolescent à la recherche de son identité" de Christine Cannard

et dans une moindre mesure

Sylvain Connac – Apprendre avec les pédagogies coopératives

www.passeportsante.net

www.psychologies.com
www.canalvie.com

et d'autres sites internet


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