Changer ses habitudes demande du temps


Aspiration, discipline et régularité, les clefs du changement

« Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. »
Laurent Gounelle

 

 

Souvent début janvier, nous avons tous des bonnes intentions de changement. Je me mets au sport, à la méditation, au régime… Notre comportement ne nous convient plus et nous souhaitons partir sur un nouveau rythme. Nous voulons de la nouveauté et il faut que ça change !

geralt, Pixabay
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Nos bonnes intentions tiennent un moment puis c’est souvent le retour à la case départ. Pourtant nous avons fait des efforts et ça a marché un temps mais irrémédiablement cela ne tient pas dans la durée. Pourquoi cette bonne intention n’a pas tenue ? Manque de motivation, de volonté, de rigueur, de discipline ? Nous retombons finalement assez vite dans notre ancien rythme. Pourquoi cela semble parfois si difficile de changer ?

 

La difficulté de changer

 

En réalité, nous sommes entièrement constitués de particules atomiques qui vibrent (électrons), qui génèrent un champ électromagnétique et qui rayonnent au-delà d’elles-mêmes. Elles génèrent toutes ensemble un certain niveau vibratoire. Nous émettons tous notre propre rayonnement vibratoire unique dans lequel nous baignons. 

 

Notre corps joue sa propre musique, vibre à son propre rythme.  On peut imaginer que notre corps constitue à lui seul un orchestre avec une multitude d’instruments à cordes qui vibrent. Des fois certaines dissonances nous poussent à vouloir changer pour retrouver un nouveau rythme, un nouveau souffle et une nouvelle musique plus harmonieuse.

 

yunje5054, Pixabay
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Toute matière, vivante ou solide, est constituée de particules électromagnétiques qui vibrent (oscillent). Cette vibration est liée à la vitesse de rotation des électrons autour de leur noyau (protons-neutrons). Si l'on regardait une pomme avec un microscope assez puissant,  on y verrait un champ de particules tournantes, en mouvement avec de grands espaces de vide autour. Pourtant, cette pomme est solide, stable et nous pouvons la tenir dans la main. On considère effectivement que nous ne pouvons voir et sentir "solide" que les choses qui ont une fréquence vibratoire suffisamment lente. Car toute matière est plus ou moins dense en fonction de sa fréquence vibratoire. Au delà d'une certaine vitesse, toute énergie deviendra donc subtile et plus assez dense pour que nous puissions la percevoir avec nos sens. De plus, que ce soit un animal, un objet, un légume, une maison, un lieu... ils sont tous caractérisés par une fréquence de vibration unique qui peut également varier dans le temps en fonction de divers facteurs comme la pensée, l'intention, le comportement, le lieu, l'influence, le temps, l'état etc...

 

Faire entendre nos intentions

 

Toutefois, ces particules ont une spécificité car elles tendent à vouloir conserver leur état, leur niveau vibratoire. Elles se « nourrissent » de nos habitudes et cela assure la continuité. Elles aiment la stabilité et ne souhaitent pas un autre rythme qui ne leur correspond pas. C’est pourquoi décider de changer mentalement n’est souvent pas suffisant pour assurer un changement concret et son maintien. Imaginez que vous souhaitiez ajouter une flûte dans votre orchestre. Il y a de forte chance que cette flûte, timide au début, soit inaudible dans cette musique d’ensemble. Elle joue sa note mais elle est loin d’être tonique dans cet accord. Elle doit rentrer dans le rythme, jouer plus fort, trouver sa place, jouer en harmonie avec les autres instruments. Il faudra du temps et de l’énergie pour que cette flûte imprègne le corps dans son ensemble et que son influence sur le corps devienne concrète.

 

Se focaliser sur ce que l’on veut et non ce que l’on ne veut plus

 

Vouloir changer signifie souvent pour beaucoup « arrêter de », « ne plus faire », « éliminer ceci ou réduire cela ». Mais cela ne marche pas bien. En effet, « la Nature a horreur du vide » (Aristote). Vouloir faire un régime est un bon exemple car au bout d’un certain temps, on finit souvent par retrouver son poids d’origine. Le vide finit par être comblé à nouveau. Il est donc important lorsque l’on veut éliminer un comportement de savoir ce que l’on veut mettre à la place ! Il est vrai qu’en général nous savons clairement ce que nous ne voulons plus. Mais, ce que l’on veut à la place n’est par contre pas forcément très clair voire plutôt vague. Comment aspirer la nouveauté si l’on ne sait pas précisément quoi ? Le vague ne remplacera rien durablement. L’élimination de l’ancien rythme sera à la mesure de l’élan ou du manque d’allant que l’on peut avoir dans cette aspiration nouvelle.

 

La Nature a horreur du vide

 

« Changer » implique de mettre en place un nouveau rythme, de générer une nouvelle vibration gobale. Donc avant « d’éliminer », « de réduire » ou « d’arrêter », il faut surtout se poser les questions suivantes :  « j’aspire à quoi ? », « je veux quoi ? », « à quoi aspire-t-on véritablement et précisément ? ». Il est en effet plus facile de changer un comportement en le remplaçant progressivement par un nouveau et sans laisser de vide.

 

Ce changement progressif prend du temps et il est important de savoir vraiment ce que l’on veut et d’en être sûr pour tenir dans le temps. Savoir ce que l’on veut permet de changer dans la douceur et non avec force et combats.

rawpixel, Pixabay
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Il faut réaliser que notre ancien comportement et donc notre ancien rythme présente une lourde inertie car ancré bien souvent depuis des années. Fortement motivé par le besoin de changement et le ras-le-bol, nous avons l’énergie suffisante pour nous dégager momentanément de cette inertie. Ensuite, c’est cette aspiration claire, décidée et réfléchie qui doit prendre le relai pour maintenir ce nouveau rythme en place. Un moment de faiblesse et on a vite fait de retomber dans l’ancien rythme encore bien présent. Il est admis qu’il faut compter 3-4 ans pour qu’une nouvelle habitude se mette définitivement en place !

 

La régularité, base fondamentale du changement

 

Changer nécessite donc de prendre en compte l’aspect temps. Il faut pouvoir assumer cette aspiration au changement dans la durée. Il est donc important ne pas voir trop grand. Il faut savoir à quoi l’on aspire ! Car remplacer un ancien rythme, un ancien comportement par un nouveau implique de de le vouloir à vie. Sinon, l’ancien reviendra tôt ou tard. La mise en place du nouveau rythme devra donc être progressive et surtout régulière. La régularité est la base fondamentale du changement ! L’aspiration au changement ne doit donc pas se voir comme un grand coup de collier (qui ne durera vraisemblablement pas) mais plutôt comme une aspiration qui se met en place dans un rythme tranquille et que l’on peut assumer sur une longue période. Vouloir changer définitivement implique donc de se dire que l’on est parti pour un processus régulier de 3-4 ans si l’on veut que ce changement s’installe durablement.

 

Si l’on prend pour exemple la méditation et que vous souhaitiez qu’elle s’intègre dans votre quotidien comme une habitude tel un brossage de dents ou le café du matin, il faut environ 3-4 ans. On peut donc démarrer en force et avec ambition avec 1 heure de pratique par jour. Mais il faudra assumer ce rythme sur une longue période pour en faire une habitude. Celui-qui démarre tranquillement avec 5 minutes par jour, aura sans doute plus de chance de pouvoir tenir dans la durée et surtout maintenir la régularité. Répétons-le, la régularité est fondamentale pour mettre en place une nouvelle habitude.

 

La nécessaire discipline

 

Pour devenir un virtuose en musique, un artiste accompli ou un sportif de haut niveau, nous comprenons aisément qu’il faille une pratique soutenue et un entraînement quotidien. Pourtant, quand il s’agit d’une aspiration à un changement au niveau relationnel, émotionnel, mental, spirituel (autre qu’une maîtrise purement physique), nous pensons à tort qu’il en va autrement. Sans doute parce que nous ne voulons pas admettre la nécessité d’une discipline indispensable pour opérer un changement.

 

Discipline vient du mot disciple, qui est celui qui apprend quelque chose. La discipline est donc le rythme régulier que s’impose à lui-même celui qui veut aboutir à un résultat. Il s’agit bien entendu d’une discipline librement consentie. Sans cette discipline, on n’arrive à rien. Et le niveau de discipline à s’imposer dépendra grandement de notre aspiration. Elle ne sera bien-sûr pas la même si l’on veut apprendre l’anglais pour se débrouiller ou pour devenir traducteur de haut-vol.

 

De la discipline au rituel

Changer demande donc discipline et rythme (régularité). Le mot qui s’en rapproche le plus est le mot « rituel » ou « rite ». En effet, un rite ou un rituel est tout simplement l’aboutissement d’un rythme et d’une discipline qui sont devenus automatiques. Le rythme et la discipline qui s’ancrent dans notre vie deviennent un rituel. A partir du moment où une nouvelle habitude, un changement devient un rite, alors on peut dire que c’est gagné ! Notre journée est marquée par une multitude de rythmes. Elle n’est en effet qu’un ensemble de rituels et d’automatismes. Toute action qui ne fait pas partie de ce rythme ou rituel est d’ailleurs vouée à disparaître. Il en va de même pour nos enfants à qui l’on apprend à mettre en place des rituels (brossage de dents par exemple). Tant que cette action n’est pas automatique, il faudra continuer la discipline et la régularité jusqu’à ce que cela aboutisse à un rituel. II y a plein de choses que l’on fait au cours de la journée sans se poser de questions. Ce sont des rites (manière d’agir propre à chacun qui obéit à une règle et qui revêt un caractère invariable).

 

Plus on persévère, plus cela devient facile.

 

On comprend alors que pour remplacer un ancien rituel que l’on veut éliminer, il faudra le substituer par un nouveau rituel. Tant que ce nouveau comportement n’est pas automatique et devenu un rite, il y aura toujours le risque que l’ancien reprenne le dessus. On peut donc s’épuiser à vouloir changer et faire des efforts colossaux. Mais, si le rythme n’est pas maintenu et soutenu le temps que cela devienne automatique comme un rite, cela risque d’être en vain avec un retour à la case départ. Cela peut être décourageant. Mais il faut bien prendre conscience que plus on persévère dans le temps, plus cela devient facile. Le temps joue donc en notre faveur.

 

La fable du loup blanc et du loup noir

 

Pour terminer voici une petite fable amérindienne :

christels, Pixabay
christels, Pixabay

 

Un petit indien discute avec son grand-père. « Grand père, je t’admire pour ta sagesse ! » dit le petit indien. « Tu sais beaucoup de choses et tu comprends le monde ! ».

 

Le grand-père répond : « oui, mais ça c’est ce que tu vois ! ». « En réalité, cela n’est pas si simple car en moi il y a un loup blanc et un loup noir ! ». « Et ces deux loups se bagarrent constamment ! ». « Le loup noir est avide, il cherche le pouvoir et à avoir raison. Il est orgueilleux, prétentieux et égoïste ». « Et le loup blanc, lui, il est sage, il écoute et il est respectueux ». « Il est doué de compréhension aimante et il aime les autres ». « Et ces deux loups se bagarrent continuellement en moi, même si j’ai l’air calme ! ».

 

Le petit indien demande alors : « mais grand-père, moi aussi j’ai aussi ces deux loups en moi ? ».

 

Le grand-père répond alors : « bien sûr, tout le monde vit avec ces deux loups en soi, et ce n’est pas toujours évident de les distinguer et ils nous rendent pas toujours la vie facile ! ». « Nous avons tous des moments où nous sommes gentils et nous voulons faire plaisir et d’autres moments où nous sommes durs et cassants ».

 

Le petit indien réfléchit alors : « mais grand-père, qui c’est qui gagne à la fin dans cette bagarre ? ». « Le loup blanc ou le loup noir ? ».

 

Après un silence, le grand-père répond : « le loup qui gagne, vois-tu, c’est le loup que tu nourris ! ». « Ou plus précisément, le loup que tu choisis de nourrir ! ».

 

Que choisis-tu de nourrir en toi ?

 

Le plus important est donc de choisir et de décider qu’est-ce que l’on souhaite nourrir en soi ! Entre deux comportements, lequel on choisit de nourrir ? A lequel on choisit de donner le pouvoir ? Ce que l’on nourrit se fortifie et ce que l’on ne nourrit pas s’affaiblit. Si l’on veut se défaire d’anciennes habitudes, il faut arrêter de les nourrir jusqu’à ce qu’elles meurent.

 

Dans le cas d’une addiction (cigarette par exemple), le loup noir a pris le pouvoir au point que c’est lui qui finit par décider pour nous. Il a faim, très faim et il faut constamment le nourrir ! Parfois, nous luttons contre cette addiction et arrêtons de nourrir ce loup en nous au prix de gros efforts (sevrage). Malheureusement, un petit écart (juste une cigarette) suffit parfois à redonner au loup noir agonisant suffisamment de force pour lui permettre de reprendre le dessus.

 

Nous avons la responsabilité de choisir ce que l’on nourrit. Il n’est pas question de bien ou de mal. Mais de savoir ce que l’on veut, à quoi l’on aspire et qu’est-ce-que l’on choisit de nourrir en nous. Cela n'est pas toujours évident car choisir un comportement plutôt qu'un autre signifie laisser partir, laisser mourrir  une partie de soi. Et choisir, c'est mourir un peu !

 

Vouloir changer, cela signifie prendre en compte l’aspiration (ambition, désir, rêve, espérance…), un rythme régulier et à sa mesure et une discipline pour que la nouvelle habitude devienne un rituel. Progressivement tout ce qui s’oppose à l’aspiration s’élimine. Ce qui semblait insurmontable finit par s’imposer de lui-même.

Un article complémentaire : "Acteur de sa vie" du dossier PNL dans la rubrique "Enquête de Soi".

Sources :

d'après www.psychosophie.com, podcast mp3 « Rythme et niveau vibratoire » de Patrice Brasseur

Terrevivante.e-monsite.com

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